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La science et l'hypothèse

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Présentation

On aimerait que la logique de la science soit infaillible. Mais la nature et la rigueur du raisonnement scientifique reposent en grande partie sur l'importance de l'hypothèse, et celle de la convention. Qu'en est-il par exemple du nombre, autrement dit de la grandeur mathématique ? La trouvons-nous dans la nature, ou est-ce nous qui l'y introduisons ? De même pour l'espace : d'où viennent les premiers principes de la géométrie ? Nous sont-ils imposés par la logique ? L'espace nous est-il révélé par nos sens ? La géométrie dérive-t-elle de l'expérience ? Parcourant les sciences, de l'arithmétique et la géométrie jusqu'à la mécanique et la physique expérimentale, Poincaré livre ici son premier essai philosophique, écrit au début du XXe siècle et devenu un classique.

Biographie de l'auteur

Henri Poincaré (1854-1912) fut mathématicien, physicien, philosophe et ingénieur. C'est l'un des derniers grands savants universels : en physique comme en mathématiques, ses contributions furent de la plus haute importance. Également disponibles chez Flammarion : La Valeur de la science (Champs n°230) et Dernières pensées (coll. Nouvelle bibliothèque scientifique).

 

Note de lecture Tangente

Sur la science en général

 Toute science se base sur des vérités premières : quelles sont-elles ?

Comment définir des termes aussi banals que expérience, hypothèse, raisonnement, convention ? En mécanique, peut-on seulement définir une force ou une
masse ?
La continuité fait partie des conventions de la science expérimentale, elle rend possible l’expérience, « source unique de la vérité » selon Poincaré. La physique quantique bouleversera plus tard cette conviction.
L’induction, le recours à l’analogie sont deux autres des instruments des scientifiques, les outils privilégiés pour passer du fini à l’indéfini. Elles servent à une autre fonction de base : pour exploiter ses observations, le scientifique doit être capable de généraliser, car « une accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison ».
L’induction est un jugement synthétique a priori (propriété de l’esprit lui-même), inaccessible (dit Poincaré) à la démonstration analytique et à l’expérience, elle permet de suggérer des règles, selon des hypothèses qui demanderont à être vérifiées par l’expérience. 
Poincaré examine minutieusement le cas de la géométrie métrique, dont les axiomes ne sont ni des hypothèses, ni des faits expérimentaux : s’il n’y avait pas de corps solides dans la nature, et sans la possibilité du mouvement, elle n’existerait pas. La géométrie euclidienne n’est donc pas être plus vraie qu’une autre, elle peut seulement être plus commode. 
Alors, à quoi aspire la science, si ce n’est pas à la vérité ? À l’unité. Et à quoi servent les règles et les hypothèses ? À rendre nos énoncés aussi simples que possible.
Flammarion
2014
252 pages
ISBN:9782081336742